Post by stephmartin on Jan 14, 2007 1:55:50 GMT 1
En 1977, Porsche propose à ses clients « circuits » la 935 dans une configuration pratiquement identique à celle des 935 usine vues lors des dernières épreuves de la saison 1976…
NB: il n'existe pas plus de réplique 1/32 récente de la 935 "client" (pourtant déclinée en moultes et moultes décorations...) que de 935 "usine 1976". Revell propose toutefois un kit statique qui peut servir de base à un bolide de slot pour peu qu'il soit monté sur un châssis de type HRS
Mais l’usine garde une longueur d’avance en se réservant une 935 assez remaniée aussi bien au niveau aérodynamique que mécanique avec un moteur boosté non plus par un mais par deux turbos, ce qui porte la puissance à 630 Cv.
Les premières 935 « clients » apparaissent lors des 24 heures de Daytona aux côtés d’une 935 « usine » (encore en version 1976). Dans cette épreuve toujours aussi rugueuse, et quoique largement plus véloces, ces 935 se font « moucher » par une (désormais devenue) modeste Porsche … Carrera RSR plus régulière et plus fiable …
La logique reprend le dessus dès le retour du championnat du monde des Marques sur le continent européen avec une première sortie victorieuse de la 935/77 Martini devant une meute de 935 client et une bien esseulée BMW320… deux fois moins puissante. La compétition mondiale sera en fait totalement écrasée par Porsche et ses déjà innombrables 935. La concurrence est hélas strictement inexistante : BMW s’est « réfugié » dans la catégorie 2.0L et les très rares grosses silhouettes « non Porsche » sont plus « folkloriques » que réellement compétitives… Si les clients Porsche ne sont pas trop contents que l’usine leur vole la vedette avec une 935/77 plus véloce, cette dernière voiture se révèle plus fragile que prévu et des équipes « privées » en profitent pour remporter quelques épreuves « mondiales » ainsi que la catégorie GR 5 au Mans (après un début de course il est vrai pour le moins « suicidaire » de la seule 935/77 usine…).
NB: la Porsche 935/77 a été assez récemment proposée à l'échelle 1/32 par Carrera (réedition "actualisée" d'une ancienne version). j'ai toutefois des doutes sur la véracité de la décoration (une 935/77 Jagermeister ?)
Si l’intérêt du championnat du Monde des … Marques s’avère plus que limité, les silhouettes connaissent toutefois un gros succès dans leur pays… d’origine et ce au sein du très spectaculaire « DRM » allemand. Dans la « grosse » division, les Porsche sont à peu près seules si on excepte toutefois une … Toyota Celica (disponible au 1/32 chez MRCC).
Le duel que se livrent Ford et BMW dans la catégorie moins de 2.0 litres vole la vedette aux 935 trop seules chez les + de 2.0 litres. Porsche s’en offusque et s’en va effectuer une petite « descente » dans la petite division et ce avec une Porsche 935/77 dotée pour l’occasion d’un « petit » moteur turbo de 1,4 litres (X 1,4 de coefficient appliqué aux turbo = un peu moins de 2.0 l…) développant tout de même 370 CV – contre 300 cv aux Ford et BMW … - et ne pesant plus que 750 kgs. Si cette Porsche doit abandonner lors de sa première apparition, elle va en revanche s’imposer largement lors de sa deuxième course allemande (avec un certain Ickx au volant…) avant … d’entrer dans un musée sans plus jamais réapparaître en compétition…
La concurrence ayant virtuellement disparu dans le championnat du monde des Marques, en 1978, Porsche se contente de gâter ses clients en leur proposant désormais des moteurs à double turbo et surtout en les laissant s’entre-déchirer pour la victoire. Le spectacle est à peu près identique en Allemagne dans le très populaire DRM mais également désormais aux USA où les 935 (à simple turbo toutefois) sont désormais admises en IMSA pour y « effacer » rapidement toute concurrence durant plusieurs saisons…
L’usine fait toutefois plusieurs apparitions en gr 5 et de manière pour le moins fracassante avec une nouvelle arme destinée à faire impression au Mans. Secrètement, on espère même une victoire face aux Protos. Pour ce faire, Porsche exploite à fond la réglementation pourtant déjà très libérale et présente une 935/78 aux lignes particulièrement mémorables. Ses lignes imposantes et sa robe d'un blanc à peu près immaculé lors de sa première apparition en essais libres lui valent aussitôt le surnom de « Moby-Diick ».
Outre par des lignes particulièrement osées, cette 935 se distingue également de ses « ancêtres » par un moteur porté à 3,2 litres de cylindrée refroidi par eau et à 4 soupapes par cylindre boosté par un double turbo pour obtenir entre 750 et plus de 800 CV… Malgré ses un peu plus de 1000 Kg, elle est censée aller très, très vite dans les Hunaudières grâce à son moteur sur vitaminé mais également grâce à des lignes très allongées. En guise de galop d’essai, elle est engagée aux 1000 KMS de Silverstone où elle tourne autour de la concurrence constituée pour l’essentiel de … 935 privées.
Au Mans, si la « Moby Diick » s’avère effectivement très rapide en ligne droite et lors des essais qualificatifs, cela ne suffit pas pour contrer les prototypes bien plus légers et agiles. Porsche l’a d’ailleurs bien compris puisqu’elle compte encore essentiellement sur ses prototypes 936 et y place ses meilleurs pilotes pour (tenter de) contrer les Renault Alpine A442. L’une de ces dernières finira toutefois par s’imposer au général et Porsche subira un deuxième camouflet en voyant sa monstrueuse Moby Diick - accablée par divers problèmes mécaniques - devoir se contenter d’une « modeste » huitième place au général battue en outre par plusieurs 935 « client » … La suite (et déjà fin de ...) carrière de la Moby Diick sous les couleurs de l’usine ne sera pas plus brillante puisqu’une sortie dans le championnat allemand et une autre en mondial se traduiront par autant de défaites face aux Porsche privées…
La Porsche 935 "moby-diick" "Martini" a été tout tout récemment proposée par Carrera à l'échelle 1/32...
A suivre ...